Quand on a 12 ans, un sens très aigu de l’observation et une sensibilité très fine, le monde des
adultes peut demeurer tout à fait incompréhensible. Mila a beau être une sorte de Sherlock
Holmes de sa vie quotidienne : elle relève la moindre caractéristique de l’attitude de ceux
qui l’entourent, elle en interprète les inflexions, elles les interroge pour comprendre leurs
comportements, mais ce don ne l’aide pas à expliquer ce qui guide leurs choix. Elle est à
cette croisée du temps où l’enfance avec ses certitudes est encore proche et où l’adolescence
s’annonce par la perte de la confiance inconditionnelle dans les grandes personnes qu’on aime
le plus.
C’est en cherchant la trace du meilleur ami de son père, soudainement disparu sans laisser de
traces, que Mila découvre les indices d’une vie secrète chez ses propres parents. La quête se
charge d’interrogations nouvelles. L’excitation de l’enquête laisse place à l’inquiétude de ce
qu’on pourrait découvrir.
Avec son écriture faite de phrases courtes et sans fioritures, Meg Rosoff construit une intrigue
captivante à partir de petits riens, en collant au plus près dès pensées de son héroïne et
narratrice de l’histoire. On croit la suivre dans l’enquête sur une disparition et on se retrouve à
partager toute l’intelligence et la sensibilité du monde intérieur d’une jeune fille en devenir.
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