mercredi 26 février 2014


Les Editions Tourbillon vous invitent à découvrir une interview de MrTan, le papa de Mortelle Adèle, à l'occasion des deux ans de la série !
 

 

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©FrançoisNoseda

Peux-tu te présenter en quelques mots, pour les lecteurs qui ne te connaissent pas ?
Je m'appelle Antoine, j'ai 31 ans. J'écris des romans et des bandes-dessinées, et quand il me reste du temps, je dessine ou je joue aux jeux vidéo.
As-tu toujours envisagé d’écrire, ou tes romans et BD étaient-ils inattendus ?
J'ai toujours voulu écrire, la question était de savoir quoi. Comme beaucoup d'ados, j'ai commencé par des poèmes (très mauvais) et des paroles de chansons (très fleur bleue), et puis en grandissant je suis sorti de ma bulle. Le monde me heurtait, les interactions avec les autres aussi, j'avais besoin de mettre des mots sur tout ça. Les romans se sont imposés en premier. Ils me permettaient de me connecter à mon époque, de saisir la vie autour de moi et d'essayer de la comprendre.
La bande-dessinée est un vecteur plus inattendu. J'avais toujours eu envie d'en faire sans vraiment penser que c'était possible... Il fallait que ça passe par un cheminement différent, ce qui explique aussi que mes BD ne traduisent pas du tout la même vision du monde que mes romans.

Tes romans sont signés Antoine Dole, pourquoi avoir opté pour « Mr Tan » pour la BD ?
Le roman, c'est une démarche personnelle, un processus créatif que je mène un peu en circuit fermé. C'est toujours étrange d'imaginer que c'est lu par les autres...
La BD, je m'y suis mis parce que j'avais des enfants autour de moi, dans ma famille, et que j'avais envie d'écrire des choses pour eux, de les amuser, de les faire rire. On peut dire que dans mon rapport à l'écriture, j'ai commencé par écrire des romans pour moi, puis de la BD pour les autres. Ma démarche est plus généreuse dans la BD. Quand ils étaient petits, mes neveux et nièces n'arrivaient pas à dire Antoine, ils m'appelaient Tan. C'est donc assez naturellement, que j'ai pris ce pseudo pour les choses que j'avais envie d'écrire pour eux.

D’où t’es venue l’idée de Mortelle Adèle, et pourquoi avoir fait une BD autour d’elle ?
Mortelle Adèle est un personnage que j'ai créé quand j'étais au lycée. Je la dessinais dans mes cahiers pendant mes cours, quand je m'ennuyais. Elle était ma "mascotte". Au début, je n'avais pas en tête d'en faire une BD, c'était simplement un petit personnage qui me permettait de traduire le monde autour de moi différemment... de faire rire mon entourage.
Et puis quand j'ai eu envie de me mettre à la BD : ce sont ces mêmes personnes qui m'ont poussé à donner une nouvelle vie à Adèle, qui faisait déjà partie de la famille depuis de nombreuses années.
Avec le temps, elle a pris de l'épaisseur, un petit univers s'est développé autour d'elle, il y a de plus en plus de choses à dire.
Elle prend vie petit à petit. Il fallait juste qu'un processus éditorial s'enclenche pour que le mot "BD" soit dit...

Peux tu nous dire comment se passe l’écriture d’un tome ? Quelles sont les différentes étapes d’écriture ? Comment se passe le travail avec l’éditeur ?
Adèle est un personnage qui vit avec moi, dans le sens où elle est présente au quotidien, dans un coin de mon esprit. Chaque situation que je vis, chaque rencontre que je fais, se vit sous différents prismes : ma façon de réagir, et la façon dont Adèle aurait réagi. C'est dans ce décalage là que réside mon travail d'auteur sur cette série. J'ai toujours un carnet avec moi dans lequel je note ces petits décalages. La plupart des gags dans Mortelle Adèle s'inspirent de ma vie ou de choses que je vois autour de moi. Le processus d'écriture est assez naturel, je consigne ces moments, ces scènes, jusqu'à ce qu'il y en ait assez pour faire un tome. Ensuite, je faire lire mes textes à l'éditrice, qui me faire un retour. Elle me dit si les gags fonctionnent (parfois, ils ne font rire que moi!) et si ça ne va pas trop loin (Ajax a plus de neuf vies, je peux vous le garantir...) puisque Mortelle Adèle est avant tout une BD pour les enfants, même si les grands l'adorent.

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Quelle importance a Adèle à tes yeux, et dans ta vie ?
Adèle vit avec moi depuis des années. Elle est un membre de ma famille. Cela peut sembler étrange à dire, mais vous voyez, j'ai 31 ans, je n'ai pas d'enfant, mais j'ai Adèle, c'est tout comme. Elle n'est jamais très loin, il me suffit de la gribouiller sur une feuille pour qu'elle apparaisse. Même si les BD devaient s'arrêter demain, Adèle continuerait d'exister dans mon quotidien.

Est-ce que tu connais la recette qu’Adèle a utilisé pour faire Owen ? Si oui, tu partages ?Je la connais bien puisque je l'ai testée ! Aux dernières nouvelles, mon zombie a ouvert une pizzeria au cap d'agde, mais je vous déconseille d'y manger... Par contre, j'ai signé une clause de confidentialité avec la CIA et le FBI qui m'interdisent de dire aux enfants comment fabriquer un zombie... Vous imaginez la pagaille ?
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Si toi aussi tu remplissais ton Mortel Journal, quelle serait ta liste des 10 choses qu’on devrait interdire dans le monde tellement c’est nul ?
1/ Le lundi matin, parce que c'est vraiment le pire moment de la semaine...(avec le dimanche soir..)
2/ Le lundi après-midi, parce que c'est le deuxième pire moment de la semaine...
3/ Le cornichon dans les hamburgers du fast food...!
4/ Les crocodiles verts et jaunes dans les paquets de bonbons... tout le monde sait que les rouges sont les meilleurs.
5/ Les trains payants, parce que ce serait drôlement bien de pouvoir partir quand on veut voir les gens qu'on aime.
6/ Le "Bzzzzz" des moustiques, comme si c'était déjà pas assez qu'ils nous piquent notre sang faut en plus qu'ils nous réveillent !
7/ Les légumes... Ce serait top si les fraises Tagada faisaient partie des 5 fruits et légumes à consommer chaque jour !
8/ Je peux dire le nom d'une personne ? Non ? Bon alors je vous laisse deviner : F***IDE B**JOT
9/ Les chansons de Grégoire... Parce que bon, ça fait mal aux oreilles...
10/ Je pourrais dire la guerre, les maladies, la faim dans le monde... Mais c'est le boulot de chacun d'entre nous de veiller les uns sur les autres, alors plutôt que de faire des listes de toutes ces choses qui ne vont pas dans notre monde, bougeons nous les fesses pour le rendre meilleur ;)
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C’est qui, ton ami imaginaire, à toi ?
On peut le retrouver sur mon blog, et bientôt en bd... il est un peu psychopathe... le vrai MrTan, c'est lui :
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Il (l’ami imaginaire) nous a soufflé que tu avais fait une autre BD dans la collection Globulle… Peux-tu nous en dire plus ?
Oui j'ai publié le "Wizz Gang", avec Baptiste Amsallem à l'illustration. C'est un autre projet que j'avais créé en parallèle de Mortelle Adèle quand j'étais ado. Des manchots empereurs un peu fêlés qui se retrouvent coincés sur une plaque de glace à la dérive... Ils sont tous un peu dingues, chacun à leur façon.

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samedi 22 février 2014

   CONCOURS DE DESSIN  

Que fais Archi dans sa maison?

réponds à cette question 

Apporte ton dessin de l'ours Archi accompagné de ton texte à la librairie avant le 28 mars 2014.

                                une maison d'Archie sera offerte à l'heuruex(se) gagnant(e)

Jusqu'où y aura-t-il de la neige demain ?

L'hiver est là !  Joyeuse Neige  aussi !
A travers les yeux d'Archi,  Martine Laffon nous plonge
dans l'excitation de voir tomber la neige, 
Un album illustré tout en douceur et en lumière par Chloé du Colombier. 
A découvrir vite en librairie ! 
 

VIES D' ADO




Comme des images de  Clémentine Beauvais
X’prime, Sarbacane,
Dis-moi qu’il y a un ouragan Fabrice Emont
Scripto, Gallimard, 
 


 Des adolescents qui ressemblent à nos clients, des situations proches de celles que nous racontent leurs parents, des lycées comme ceux de nos quartiers : c’est ce qui accroche d’emblée à la lecture de Comme des images, de Clémentine Beauvais, chez Sarbacane. Nos tables de libraires ne manquent pas de romans se déroulant  entre les murs des lycées et des  pensionnats.  Mais il est rare de trouver un ton aussi juste, que ce soit pour parler des amitiés et des amours qui se lient et qui se défont,  ou des angoisses liées à la pression d’un système scolaire et d’une société faisant de la compétition une valeur absolue. Les enfants sages de Clémentine Beauvais sont loin de ressembler à des images. Leurs émois et leurs déconvenues s’inscrivent dans leurs chairs et cela peut faire mal.
Son histoire trouve un écho dans un autre roman de jeune auteur, Dis-moi qu’il y a un ouragan », de Fabrice Emont, chez Gallimard. Ici le ton est plus léger, le récit rythmé par une bande son différente, le final consensuel. Le ressort dramatique est pourtant le même : le rapport à l’image, les frontières d’une intimité qu’on partage de façon anonyme sur internet et, à l’inverse, l’épaisseur des émotions que l’on vit corps à corps avec les autres.


 

mercredi 19 février 2014

NORD PAS DE CALAIS : DES ACTEURS DU LIVRE


Tous à poil contre la censure !

A poil l'éditeur, à poil le libraire, à poil les associations,
à poil le représentant, à poil l'organisateur de festival !

A poil pour défendre la pluralité
et la richesse de la création,

A poil pour montrer notre soutien aux auteurs
et aux livres injustement attaqués,

A poil pour soutenir ces œuvres qui ouvrent
les imaginaires, les horizons et les débats.

Acteurs du livre en Nord-Pas-de-Calais, c'est Tous à poil que nous réagissons ! Le livre ne doit pas être la cible de l'intolérance, il permet à tous les citoyens en devenir d’avoir un regard éclairé sur la société d’aujourd’hui et le monde de demain.

vendredi 14 février 2014


LEVIATHAN de Scott Westerfeld aux éditions Pocket


                                                                           1914 puis en dessous son remaniement par l'auteur.








 










LEVIATHAN  de Scott Westerfeld éditions pocket

Léviathan fait partis des livres racontant une période de l'histoire (ici la première guerre mondiale) où les acteurs disposent de nouveaux moyens et outils tout en conservant (au début) le même fond. Par exemple, ici la triple alliance dispose d'une technologie de pointe (robots humanoïdes, canon tirant des éclairs, etc) et la triple entente connaît grâce à Darwin le moyen de créer de toutes nouvelles races d'animaux (ours de guerre géant,...).
Le livre suit tours à tour deux personnages, le fils de l'archiduc François Ferdinand qui tente de fuir l'Autriche où il est en danger et une jeune fille anglaise passionnée d'aviation qui pour intégrer l'armée se fait passer pour un 
                                               garçon.

Si vous avez aimé ce livre vous devriez lire : Téméraire de Naomi Novik qui raconte les guerres napoléonienne avec des dragons (de nombreuses races et des batailles aériennes) ou bien Eon et le douzième dragon d'Alison Goodman parle d'une fille se déguisant en garçon (dans ce livre pas par choix) pour acquérir les faveurs d'un dragon. Cette fois cela ce déroule dans un monde rassemblant à la Chine antique, donc si on la découvre c'est la mort pour elle.

Tristan stagiaire de 3° à la librairie



 


jeudi 13 février 2014

JE MARCHE POUR LA CULTURE

www.je-marche-pour-la-culture.org
" Je marche pour la Culture "

J’aime l’art, j’aime la Culture.
 Je suis artiste interprète, je suis technicienne.
Je suis archéologue, bibliothécaire.
Je suis metteur en scène, réalisatrice.
Je suis auteur, compositrice.
Je suis photographe, plasticienne. 
Je suis journaliste.
Je suis animatrice.
Je suis personnel administratif ou d’accueil.
Je travaille au ministère de la Culture ou dans son champ.
Je plonge dans les archives, je suis enseignant, je suis étudiant.
Je suis professionnel-le : je travaille pour vous toutes et tous.
 Nos métiers nous amènent à exercer nos professions dans les secteurs de la Culture et de l’information au service du plus grand nombre.
 Je suis spectateur, je suis spectatrice.
Je suis une citoyenne, un citoyen, un usager, une habitante, un habitant : je n’imagine pas un monde sans Culture.

Parce que nous défendons l'accès pour toutes et tous à la Culture, droit Constitutionnel.
Parce que depuis les Lumières la Culture a été le ferment de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Parce que l’État est le garant de la démocratie culturelle.
Parce que la Culture est créatrice de richesses individuelles, collectives mais aussi économiques.
Parce que depuis des années la marchandisation de la Culture, la baisse des budgets mettent à mal ce droit et la liberté de création.
Parce que depuis quelques mois des lois adoptées par le Parlement ont détricoté ces biens communs en visant à déléguer ces compétences de l'Etat, au risque de faire disparaître les directions régionales des affaires culturelles.
Parce qu’il s’agit d’une rupture de l'équité entre territoires et de la solidarité.
Parce qu’il ne s’agit plus de la décentralisation, que nous avons toujours promue.

Alors je marche à Toulouse, Bordeaux.
Tu marches à Paris.
Elle marche à Lyon.
Il marche à Metz.
Nous marchons à Rennes, Nantes.
Vous marchez à Montpellier.
Ils marchent à Lille.

Je marche pour que tous les élu-e-s prennent conscience de l’importance de l’art et de la Culture pour notre société.
Je marche pour les mots oubliés de François Hollande en 2012 : « La Culture n’est pas un luxe dont on peut se débarrasser en période de disette… La Culture c’est l’avenir… »
Je marche afin qu’une ambition s’exprime pour la Culture.
Je marche pour lutter contre les inégalités culturelles et pour la liberté d’expression.
Je marche parce que j’aime mon métier.
Je marche pour la démocratie et la diversité culturelles, je marche pour la cohésion sociale.
Je marche parce que j’aime la Culture à proximité de chez moi, je marche pour la culture sur mon lieu de travail.
Je marche parce que la Culture enrichit et nourrit mon quotidien.
Je marche parce que je revendique un régime juste et mutualiste pour les salariés intermittents du spectacle à l’occasion de la négociation assurance chômage.
Nous marchons parce que la Culture est un droit, notre droit à toutes et tous.
Nous marchons toutes et tous parce que nous aimons la Culture, tout simplement.

LIVRES DE LA VITRINE




Engagez vous


Nous,  libraires spécialisés jeunesse, nous nous sentons attaqués professionnellement par la récente mise à l’index d’ouvrages  pour la jeunesse et nous avons le devoir de défendre notre métier  ainsi que toute la corporation professionnelle qui œuvre pour  la qualité de la production du livre jeunesse.
La littérature de jeunesse demeure mal connue. Elle est aujourd’hui la cible de personnes ignorantes de la diversité qui en fait sa richesse,  des interrogations  qui aident l’enfant à se construire, des réponses qui alimenteront ses réflexions, des idées qui nourriront l’homme ou la femme qu’il deviendra.
Nous ne pouvons avoir que du mépris pour de tels agissements. Le regard porté sur ces livres est volontairement dévoyé à des fins polémiques. En plus de l’ignorance dont ils font preuve,  de la méconnaissance de l’univers de la littérature jeunesse, de la pédagogie, du bon sens et de l’humour, ils portent des accusations absurdes pour des livres, des auteurs, des illustrateurs, des éditeurs reconnus et plébiscités dans toutes les bibliothèques et écoles de France.
Nous libraires récusons à ces mêmes personnes la possibilité de juger de la nuisance d’un livre pour le jeune lecteur. A chacun son métier : Notre expérience, notre savoir et notre devoir est de proposer le meilleur dans ce domaine. Les livres de littérature de jeunesse sont écrits et illustrés par des auteurs et des créateurs professionnels qui ont l’ambition de faire rêver, rire et titiller l’esprit et nos enfants. Nous aimons à croire que cette diversité les rendrons justement plus critiques., et nous pouvons leur faire confiance pour qu’ils trouvent dans ce foisonnement leur propre voie. A chacun de décider ce qu’il aime ou n’aime pas dans sa liberté de choix.

Dans nos librairies nous défendons une littérature de qualité, par la tenue des textes et par la créativité de l'illustration. En tant que libraire, nous sommes fiers de la variété des livres que nous proposons, qui se manifeste autant par la richesse des thématiques abordées que par la diversité de points de vue et des modes d'expressions. Nous avons un rôle de passeurs envers les jeunes générations, ce qui implique la responsabilité de défendre cette richesse et de la valoriser auprès du public. Ceci afin que les enfants d'aujourd'hui soient des lecteurs - et des citoyens- critiques et responsables demain.

Alors, aujourd'hui faisons en sorte qu'aucun livre ne soit mis à l'index au motif  qu'il dérange la sensibilité de nos hommes politiques !

Les libraires de l’Association des Librairies Spécialisées Jeunesse

mardi 11 février 2014

LE DERNIER LIVRE NOIR



Indignons-nous !

Cet automne une lecture nous a enthousiasmé par sa fraîcheur et par sa vérité. Fraîcheur d'un style d'écriture qui parle aux jeunes lecteurs, avec des chapitres courts, de l'émotion, du rire. Vérité d'une histoire suscitant la réflexion et nous incitant à l'éveil permanent de nos consciences face à toute idéologie. Ce livre est "Le dernier chat noir", de l'écrivain grec Eugène Trivizas (traduit par Michèle Justrabo, Editions du Jasmin).
En le lisant, nous avons repensé à "Matin brun" ( Franck Pavloff, Cheyne), cette autre parabole dénonçant l'indifférence face à la discrimination et à la violence.  Cela commence toujours de la même façon. Ici des chats disparaissent, mais après tout, ce sont uniquement des chats noirs et ces chats là portent la poisse. On n'y fait pas attention parce que cela ne nous touche pas directement, c'est marginal. Mais l'ignorance nourrit les idées reçues, quand elle ne sert pas  les intérêts de manipulateurs habiles.
Une fable bien menée, pour toucher les émotions et l'intelligence des enfants.
Et puis, il y a deux jours, on apprend que c'est un livre qu'on voudrait faire disparaître des bibliothèques pour la jeunesse. Un livre, ce n'est pas grand chose. A` bien y regarder, il a un titre un peu provocateur - "Tous à poil" - et on y voit des gens se mettre tout nus ! Après tout, si des enfants n'ont jamais parus gênés de le lire, il y a peut-être des adultes qui s'en sentent offusqués.
Le livre fait partie d'une liste proposée aux instituteurs comme support pédagogique. En y réfléchissant, il faudrait d'ailleurs se demander s'il ne vaudrait pas mieux sortir des bibliothèques tous les titres de cette liste. Il est vrai que dans "Emile est invisible" aussi un petit garçon se met nu, et dans "Zizi et zézettes" on ne parle que de ça ! Décidément, où va la pudeur ?
Et vu qu'il est souhaitable de ne plus parler ni de zizi, ni de zézettes, on sera bien avisé d'examiner de près tous les livres où le genre sexuel des personnages est abordé de manière équivoque : princesses préférant des amitiés féminines au mariage avec un prince bien né ("la princesse qui n'aimait pas les princes"), filles casse-cou fières de leur zéz ... -oups, il ne faut pas dire de gros mots !- ("Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi ?"), pingouins du même sexe élevant ensemble un jeune congénère ("Tango a deux papas"), ...
Du coup, on se dit que cela commence à faire un certain nombre de livres. On regarde les étagères de notre librairie et on commence à s'interroger : qu'adviendra-t-il des livres qui parlent de la mort ? Car, au fond, il s'agit là d'une chose bien trop triste pour en faire un livre pour les enfants. Et que dire des livres qui parlent philosophie ? Ne vaudrait-il pas mieux apprendre à nos jeunes un peu de morale et ne pas leur transmettre des idées confuses qu'ils ne peuvent pas comprendre ?
Quant aux illustrations, après les nudités de Marc Daniaux, il serait peut-être judicieux de bannir les "porcelet tout nu" d'Elzbieta, les "Monstres malades" d'Emmanuelle Houdart, les "Julie qui avait une ombre de garçon" d'Anne Bozellec . En fait, il faudrait carrément supprimer les illustrations, histoire de se protéger de tout dérapage.
Et puis, non, ce ne serait sans doute pas suffisant, ayons le courage d'aller au bout de notre raisonnement, supprimons la littérature jeunesse. Ne permettons plus que dans les bibliothèques jeunesse il y ait d'autres livres que les méthodes d'apprentissage pour la lecture. Il faut bien promouvoir et soutenir les apprentissages fondamentaux !

Mais cela n'arrivera jamais, dira-t-on !
Est-ce si sûr ?
Aujourd'hui, des hommes politiques et des lobbies s'adressent à des gouvernants pour qu'ils retirent des ouvrages des bibliothèques. Cela rappelle des époques de triste mémoire.
Ces livres mis à l'index ont été publiés sous le label "jeunesse" en vertu d'une loi datant de 1949 censée protéger le jeune lectorat en lui proposant des ouvrages adaptés. Verra-t-on rétablir une véritable censure  
en fonction de valeurs morales et esthétiques définies par des groupes de pression politiques ?

Dans nos librairies nous défendons une littérature de qualité, par la tenue des textes et par la créativité de l'illustration. En tant que libraire, nous sommes fiers de la variété des livres que nous proposons, qui se manifeste autant par la richesse des thématiques abordées que par la diversité de points de vue et de modes d'expressions. Nous avons un rôle de passeurs envers les jeunes génération, ce qui implique la responsabilité de défendre cette richesse et de la valoriser auprès  du public. Ceci afin que les enfants d'aujourd'hui soient des lecteurs - et des citoyens- critiques et responsables demain.

Alors, aujourd'hui faisons en sorte qu'aucun livre ne soit mis à l'index au motif  qu'il dérange la sensibilité de nos hommes politiques !

Silvia et Laurence

samedi 1 février 2014

DES LECTURES POUR LES TOUT PETITS



Bonnes surprises pour les tout petits : il y a des trésors de lectures parmi les nouveautés de ce mois de janvier.  C’est rafraichissant et revigorant.
Après le vague aperçu de quelques pales photocopies, ou d’une photo sur l’ordinateur des représentants, voici des livres qui tiennent la route et qui n’attendent que des petites mains et des yeux curieux de les feuilleter.
Chez Nathan, on mange, un cartonné à goûter à pleines dents, prévu expressément pour être mordillé tout en  nourrissant aussi l’envie de premières histoires. Il arrive en tandem avec on joue, à manipuler sans précautions, imagier à lire et à jouer, tirant un bon parti de découpes et de couleurs vives.
Pour les amateurs de vitesse, Pourquoi si pressés,  à  L’école des loisirs : un format à l’italienne plein de brio qui entraine le petit lecteur dans une course folle de véhicules en tout genre, presque à la façon d’un Richard Scarry.
Plus sophistiqué, le chapeau de maman amusera ceux qui aiment  jouer avec les premiers mots châtiés et avec des images composées à partir de photos : un naturalisme « pour de faux » mettant en scène un univers lilliputien joyeusement décalé.
Bravo, enfin, à Kaléidoscope pour la réédition d’un classique d’Anthony Browne, un conte de Petit Ours, hommage merveilleux à l’imaginaire de l’enfance et à la force créatrice du dessin. Quelle meilleure façon de quitter le monde carré de Petit Ours Brun que de suivre les pas de cet autre Petit Ours plein d’entrain et de courage ?!